Le débarquement des saints en Provence se situe selon les hagiographes, vers l’an 48 après J-C. La légende raconte comment Marie-Jacobé, la sœur de la Saintes Vierge, Marie-Salomé, la mère des apôtres Jacques et Jean, leur servante Sara, Lazare, Marthe, Marie-Madeleine et Maximin, chassés de Palestine sur une barque sans voile ni rame, abordèrent une plage de sable fin, perdue au milieu des Portes de l’Enfer. Ils décidèrent d’y élever un « autel en terre pétrie » pour y célébrer leurs mystères, puis ils se séparèrent : les uns partirent vers l’E. et Marseille, les autres vers les plaines rhodaniennes, à travers la Crau.
Cependant Salomé et Jacobé, « à cause de leur âge avancé », demeurèrent dans la région avec leur servante Sara et firent « connaître Jésus-Christ et sa doctrine » aux populations camarguaises. En reconnaissance, celles-ci « pourvoyaient à leurs besoins matériels ».
Tandis qu’elles évangélisaient la Camargue, les saintes conservaient le chef de Jacques le Majeur, fils de Salomé, et les têtes des Trois Innocents qu’elles avaient apportés avec elles. De telles reliques évoquent avec insistance les fameuses « têtes coupées » des Ligures dont le culte funéraire était largement répandu ans la région.Les deux Marie et Sara, « après une vie de labeurs, de prières et de pénitences », moururent presque en même temps et furent enterrées sur place. On vit alors s’élever des habitations à proximité de l’oratoire et des tombeaux des saintes. L’oratoire se transforma bientôt en église ; l’église à son tour se fortifia pour résister aux incursions sarrasines. Ainsi naquit l’église forteresse des Saintes Maries, maillon essentiel d’une chaine qui finit par ceinturer toute la cote méditerranéenne. La procession à la mer
Aujourd’hui, les saintes sont honorées deux fois l’an : le 25 mai, fête de Marie-Jacobé, et le 22 octobre, fête de Marie Salomé. Après une messe chantée devant l’immense foule des pèlerins, les chasses sont descendues de la chapelle Saint Michel dans l’église même par un trappe spécialement aménagée. Les fidèles s’empressent de les toucher au passage. Puis se déroule une procession à la mer. Portées à bras d’hommes, les effigies des saintes, debout, les plonge au milieu des vagues ou bien on les promène au dessus de l’eau, puis on les asperge solennellement.